dimanche 6 novembre 2011

Petit monstre

30 ans que je l'attendais, sans vraiment le savoir... non, pas un désir qui me rongeait, juste une petite rengaine, un truc en moi. J'aurais pu fort bien traverser cette vie sans y attacher plus d'importance que d'autres penchants que chacun a en soi - enfin j'espère.

Un matin, vers le début de cette année, je me suis décidé : j'aurai une Seven cette année ! Une fois mes critères établis, je l'ai trouvée dans le sud, à l'état presque sauvage et l'ai ramenée avec moi, plus près de ses origines.

Quelle est cette Seven ? Une automobile, d'un point de vue objectif, en tout cas.

Sans trop entrer dans les détails, c'est une machine de pilote du dimanche qui a été créée en 1957 par la petite firme anglaise Lotus et qui continue encore de nos jours à être produite, sur le même cahier des charges et avec quelques mises à jour, spécialement au niveau de la mécanique.

C'est une voiture assemblée à la main (ce qui est plus un gage de diversité que de qualité), un des plus anciennes sur le marché (à ma connaissance, la plus ancienne est la Morgan anglaise, présentée en 1936 !).
Probablement la seule auto à avoir régressé dans son développement : la mienne est un modèle 2008 de la série 3, série qui a commencé à la fin des années 60, alors qu'il y a eu ensuite une éphémère série 4 dans les années 70, donc ensuite retour à la série 3 !
Bref c'est paradoxal, déroutant, conservateur, parfois illogique et toujours attachant, comme pas mal de bons produits anglais.

Voici donc celle que je surnomme "petit monstre", déjà parce qu'elle en a un peu l'aspect :

De Bagnoles désirables


Elle n'avait connu que la piste, elle a été civilisée au minimum (en gros : des phares, un pare-brise et des plaques d'immatriculation). Pour le moment elle n'a pas de toit, même en toile. Pas de chauffage, pas d'assistance de direction, ni de freinage, pas d'ABS, mais un pont autobloquant, ce qui ne se fait plus sur les voitures de route et qui est pourtant un accessoire essentiel au plaisir et à l'efficacité.

150 cv énervés pour 550 kgs environ... ça correspond à une voiture "de sport" de 350-400 cv, enfin si la comparaison à un sens : dans sa configuration actuelle, "petit monstre" ne dépasse pas 175 km/h (mais les atteint en un temps très bref).

La voici le jour de son départ avec les gens qui organisent des courses pour ce genre d'engin et évidemment en vendent :

De Bagnoles désirables


C'est un petit monstre surtout parce que c'est une auto très impressionnante, surtout pour le néophyte qui s'aventure dans son petit habitacle exposé aux intempéries, au bruit et aux flammes de l'échappement, qui crache son envie d'en découdre à chaque tour de roue.

C'est un voiture de course telle que l'on en concevait dans les années 50, à part que la mise à jour actuelle lui confère des performances tout à fait actuelles, de plus, son gabarit et sa facilité apparente de pilotage désinhibent rapidement l'apprenti pilote que je suis : en gros, si je me débrouille bien et sur bon terrain, je peux taquiner des Porche préparées mais avec moins d’appréhension quant aux conséquences d'une sortie de route.

Malgré tout, je n'ai pas encore osé me mesurer à la piste, ce sera je pense pour le printemps, après un peu de mise au point de l'engin et du gars.

Entre temps, j'espère pouvoir la faire vrombir sur des routes aussi belles que celle-ci :

De Bagnoles désirables


à suivre...


dimanche 4 septembre 2011

Fondant au chocolat

Je suis toujours à la recherche de recettes rapides, faciles et satisfaisantes sur le plan gustatif. Parfois, je manque d'idées. D'autres fois, c'est très réussi. Mais la plupart du temps, je n'utilise pas au pied de la lettre la recette que j'ai choisie. Tout d'abord parce que les auteurs de recettes prennent un malin plaisir à passer sous silence des choses essentielles qui se transmettent très souvent seulement oralement. Et ensuite parce que j'utilise mon expérience, mes souvenirs pour ne pas trop me planter. Je me la joue un peu free style.

Le fondant au chocolat bénéficie sur le net d'une popularité certes méritée mais néanmoins exagérée, surtout quand on prend la peine de lire les premières réponses de Google sur le sujet. J'ai eu l'impression que les recettes proposées cherchaient surtout à embrouiller ceux qui voudraient se lancer dans l'aventure.
Bref, aujourd'hui j'avais du temps, deux petites filles prêtes à m'aider, du chocolat et des oeufs. Je me suis donc risquée à faire des fondants au chocolat en ramequins individuels. Pas si simple. La recette qui m'a servi de base est impossible à réaliser si on la suit. Mélanger du beurre, même mou, avec du sucre, vous avez déjà essayé ? Moi oui, par curiosité. Eh bien non, ce n'est pas une bonne idée.

Bref. Au boulot.

Proportions : 
1 tablette de chocolat noir Nestlé Dessert (200 g)
150 g de beurre mou
150 g de sucre en poudre
50 g de farine
4 oeufs
1 demi-bouchon d'arôme de mandarine (facultatif). Si vous voulez en acheter, c'est chez G. Detout près de la rue Montorgueil à Paris.

Cassez le chocolat en carrés et mettez-le dans une casserole. Ajoutez le beurre coupé en morceaux. Faites fondre le tout à feu très doux et en remuant très souvent. Surtout pas d'eau dans le mélange. Quand c'est fondu, retirez du feu.
Battez les oeufs et ajoutez-y le sucre. Battez vivement pour le sucre fonde. Le mélange devient un peu plus clair et mousse un peu sur les bords.
Versez le mélange chocolat-beurre sur les oeufs en faisant très attention de ne pas les faire cuire. Ben oui : le chocolat-beurre est très chaud... Donc allez-y en douceur. 
Ajoutez la farine à cette préparation
Ajoutez l'arôme de mandarine
Versez la préparation dans de petits ramequins de 10 cm de diamètre. Plus grand, c'est trop. C'est très calorique, le fondant, faut pas croire. Et ça cale !
Mettez au four pour une demi-heure maxi. Surveillez bien la fin de cuisson. Le dessus doit être lisse au début et craquelé à la fin. Le coeur doit être fondant. Contrôlez avec la point d'un couteau.
Une fois cuit, servez tiède. C'est à dire dix minutes après la sortie du four.

Miam.

Poulet Massalé

Bonsoir à tous, 

C'est la veille de la rentrée et, comme chacun sait, c'est une des périodes de l'année où l'on prend de bonnes résolutions. En vrac, rattraper le retard dans le remplissage des albums photo, faire en sorte que Diane se couche plus tôt le soir, passer moins de temps sur l'ordi et lire davantage... et aussi penser à mettre plus souvent les recettes de cuisine testées et approuvées.
Ce soir, ce sera poulet Massalé. C'est goûteux et rapide à préparer...

Pour deux : 

deux escalopes de poulet coupées en aiguillettes (entre 200 et 300 g, ça dépend des appétits)
un bel oignon
deux gousses d'ail
du gingembre en poudre
du cumin ou du curcuma en poudre
du massalé en poudre. Le massalé est un mélange d'épices provenant de la Réunion, composé le plus souvent de coriandre, cumin, fénugrec, graines de moutarde, clous de girofle et curcuma.
du lait de coco (un petite briquette)
de l'huile d'olive
du sel
et éventuellement des pignons de pin, des raisins secs ou des noix de cajou

Dans une poêle (ou une sauteuse ou un wok), faites rissoler les oignons émincés dans l'huile d'olive. Une fois qu'ils sont un peu dorés, ajoutez les aiguillettes de poulet. Faites revenir le tout quelques minutes. Ajoutez ensuite ail, massalé et cumin à votre goût. Il ne faut pas hésiter à mettre la dose si on veut que ça ait du goût. Pensez aussi à mettre du sel pour compléter. Vous pouvez alors mettre le lait de coco et mélanger la préparation sur feu doux. Goûtez pour rectifier l'assaisonnement si besoin. Ajoutez pignons de pin, raisins secs ou noix de cajou... Une fois que tout est dans la poêle (ou la sauteuse ou le wok) , c'est prêt en dix minutes...
Vous pouvez servir avec du riz ou de la purée.

Ah au fait, si vous voulez, vous pouvez ajouter une ou deux tomates coupées en dés, c'est très bon aussi.

mardi 10 mai 2011

Vert et Blanc

Cela fait un certain temps que je n'ai pas parlé cuisine...
Voici ma réussite de ce week-end : la tarte à la rhubarbe meringuée.

Ingrédients :

Pour 300 g de pâte (pour un moule de 23 cm) :
190 g de farine
90 g de beurre mou
5 cl d'eau

Pour l'appareil :
1 kg de rhubarbe pelée et coupée en tronçons de 3 cm
3 jaunes d'oeuf
100 g de sucre (au pif : ma recette disait 3/4 de cup)
100 g de crème liquide (idem)

Pour la meringue :
3 blancs d'oeuf
180 g de sucre
1 pincée de sel
Tout d'abord, j'avais décidé de tester mon Magimix 4200 pour la fabrication de la pâte brisée. Eh bien, c'est 20/20 ! J'ai obtenu une pâte parfaite, pas collante, qui s'étale bien au rouleau après une heure de repos. Le rêve. Seul détail : le 4200 est conçu pour les grandes familles : il aurait fallu que je prépare 900 de pâte d'un coup pour que la boule se forme bien dans le bol du mixer (je me fais comprendre ? Je suis pas sûre...).
Bref, je fais précuire ma pâte étalée dans le moule (ben oui...) au four à 180° pendant le temps nécessaire (15 mn ? Je n'en sais rien...). Penser à la piquer avec une fourchette, à mettre des haricots blancs au fond pour éviter les boursouflures...

Pendant ce temps, je fais blanchir les tronçons de rhubarbe une minute, je les égoutte et les réserve. Je casse mes oeufs en séparant les blancs des jaunes. Je mélange les jaunes avec le sucre et la crème et je mélange le tout avec la rhubarbe refroidie.

Voilà, ma pâte est légèrement dorée. Je la sors du four et je verse l'appareil délicatement, en répartissant bien la rhubarbe.

Ouf c'est fini. On met à cuire, 200° pendant 10 minutes, puis 180° pendant 15 minutes. Et on attend que ça refroidisse, car voilà la suite...

Il faut préparer la meringue. Jusqu'à présent, j'utilisais la méthode Ciloubidouille mais là j'ai décidé de prendre mon envol en appliquant une autre technique, confiée récemment par un pâtissier sympa. Bref, je bats mes blancs au batteur électrique, vitesse maxi. Ca va très vite, mes blancs sont très fermes. Je verse le sucre à la fin... Nickel. Mes blancs restent durs comme les fesses de la Vénus de Milo.

J'attends que la tarte refroidisse et j'applique la meringue délicatement sur la tarte... Miam. Je remets au four 15 minutes environ à la température qui convient (et que je ne connais pas... c'était pas dit dans la recette). Pas trop fort : disons 110° maxi. C'est la partie la plus délicate : il faut que la meringue soit sèche, un peu dorée mais pas brulée...

Régalez-vous...

mercredi 9 mars 2011

Ilots intemporels #2


Toujours guidée par Marc de la librairie photographique de la rue de la Villette, j'ai découvert aujourd'hui celui qui a sans doute en partie inspiré Thomas Jorion, Romain Meffre et Yves Marchand. Il s'agit de Robert Polidori. Ce canadien à la soixantaine élégante a fait plusieurs séries de reportages sur, en vrac, les salles en réfection du château de Versailles, la ville de la Nouvelle Orléans après Katrina, Tchernobyl désertée, les maisons majestueuses et délabrées de la Havane...


Toujours dans l'esprit Poétique des ruines, Polidori capte les traces éphémères de lieux où flotte encore l'âme de leurs habitants. Il explique que les intérieurs sont des miroirs de l'âme et révèlent bien plus que les visages capturés par l'objectif... Allez voir, c'est très beau et légèrement dérangeant. On voit des mondes qui se disloquent, des murs qui tombent en poussière, des plafonds qui s'émiettent. Polidori joue beaucoup aussi sur la finesse des dégradés de couleurs, entre pastels délicats et moisissures repoussantes...

Je rêve de pousser la porte de ces villas cubaines au charme suranné...


jeudi 17 février 2011

Ilots intemporels #1


L'autre jour, en passant à la Librairie photographique de la rue de la Villette où j'aime bien traîner, je suis tombée sur un livre qui m'a littéralement happée. Il s'agit des Ilots intemporels de Thomas Jorion.
Thomas Jorion parcourt le monde pour photographier les lieux clos à l'abandon. Il se promène dans les théâtres en ruine, les usines désaffectées, les villas italiennes oubliées... Son regard poétique capte ces espaces magiques, juste avant leur effondrement inéluctable. Ces espaces magiques qui bruissent encore des rires du passé, du grondement des machines ou des soupirs amoureux.


Ces photographies sont pour moi une porte ouverte sur le rêve mais aussi sur la brièveté de la vie. Elles ont un charme indéfinissable et donnent envie de pousser la porte des maisons aux volets clos depuis des lustres, des ateliers poussiéreux beaux comme des cathédrales romanes.

Thomas Jorion n'est pas seul : Romain Meffre et Yves Marchand ont eux aussi soufflé sur la poussière des ruines, en particulier à Detroit, ville désertée par la moitié de ses habitants.

Mieux vaut sans doute s'y promener accompagné...